Informations bécasses 19 10 2010
Chers amis bécassiers,
La réunion d'information du réseau bécasse de l'ONCFS avait lieu ce matin à Dijon.
Après la présentation des résultats tant de chasse (ICA) que de baguage (IAN) de la saison passée, qui ont été très bons, notamment dans notre région où les bécasses ont stationnné jusqu'à la mi décembre avant d'être poussées par le froid, une perspective de la saison 2010-2011 a été largement évoquée.
Comme je le suggérais dans la revue "Chasseur de Côte d'or" que vous avez peut-être déjà reçue, l'impact des conditions climatiques russes sera déterminant.
Vous le savez, la reproduction a lieu essentiellement en Russie Occidentale et
en Scandinavie, et le flux qui "arrose" notre région est plutôt celui provenant de Russie.
La presse nous a largement informés des incendies qui ont eu lieu sur tout le territoire russe.
Ceux-ci ont malheureusement eu des conséquences dramatiques en termes de vie humaines et aussi économiques.
La faune sauvage, et naturellement la bécasse, n'échappe pas à ces impacts.
Non pas tant à cause des incendies eux-mêmes, mais surtout à cause de la sécheresse qui a prévalu du 20 Juin au 15 Août, qui a favorisé les feux.
Au mois de Juin, période d'éclosion et d'élevage des couvées "précoces", le sol était déjà très sec, et la nourriture dificilement accessible, alors que
à cette période, les adultes sont dans l' état physiologique le plus faible (ils viennent de faire une migration de 3-4000kms ! + vols de croûle) et qu'ils ont besoin de réserves pour faire leur mue. Quant aux jeunes, ils doivent aussi faire leur mue totale, puisant ainsi dans des réserves non compensées par la nourriture.
Les couvées tardives, elles, ont eu leur éclosion en plein Juillet, où les températures moyennes exédaient de 8° les températures normales en cette saison (35°à 40°C).
Il y a probablement eu des mortalités estivales, de la m^me façon qu'il y a des mortalités hivernales en période de grand froid par manque de nourriture suffisante.
Sûrement aussi une prédation favorisée par la faiblesse des oiseaux.
Cet évènement climatique, jamais vu depuis 130 ans d'achives météo ne sera pas sans consèquences sur l'hivernage des bécasses.
D'ores et déjà, les baguages de début de migration effectués en Russie, Belarus, et Pays Baltes, montrent que les oiseaux capturés sont à 50% des adultes, et 50 % des jeunes, alors qu'en année normale, les jeunes représentent 75% de l'effectif.
De plus, parmi les jeunes, on trouve 90 % de jeunes "précoces".
Bien que les spécialistes ne se risquent pas à faire un pronostic chiffré, par simple arithmétique, on peut estimer à 25 ou 30 % la baisse des effectifs migrants.
Nous devons espérer que ces oiseaux seront suffisamment en état pour venir jusqu'à nous.
Nous allons devoir être particulièrement vigilants pour ne pas "taper" dans le capital.
Les observations Russie-Pays baltes, montent que la migration a commencé.
Les bécasses vont donc arriver incessamment, mais ce ne sera probablement qu'un "feu de paille".
Pour vérifier la migration et , éventuellement, suggérer une forte limitation des prélèvements, il faut absolument que vous me transmettiez les ailes des oiseaux
tués d'ici le 15 Nov.
Leur analyse permettra de confirmer ou infirmer l'abondance des jeunes (précoces et tardifs) et des adultes.
Prudence donc !
La dynamique de la bécasse est forte, mais, pour une reconstitution de l'effectif, il faut garder des reproducteurs !!
Bonne chasse à tous.
"Mieux vaut la chasse que la prise" (Gaston Phoebus)
Toute mon amitié.
J.M. BELIN