Communiqué FDG du PAS DE CALAIS
COMMUNIQUÉ FDC du PAS DE CALAIS
(le 02/09/2013)
Chers amis chasseurs,
La
situation particulière de la reproduction du petit
gibier lors de ce printemps 2013 me conduit à vous
communiquer quelques détails importants pour vous
aider dans la gestion de vos prélèvements. Lors du
bouclage de notre journal fédéral, vers le début
d?août, nous n'étions pas encore en mesure de vous
apporter une vision précise sur la reproduction de la perdrix
grise et du faisan commun.
Commençons
par le meilleur, le faisan. Bien que l'âge des
faisandeaux semble très différent selon les secteurs,
et que nous manquons de grosses couvées, de
nombreuses poules sont suitées de quelques jeunes, et
l'ensemble devrait nous donner une reproduction
correcte, mais sans plus. Une chasse raisonnable et sans excès
devrait permettre de préserver notre formidable capital pour
les années futures.
Cependant,
c'est surtout sur l'espèce perdrix grise que je
souhaite attirer votre attention. Les résultats des
échantillonnages concernent aujourd'hui 60% de notre
département, et ce résultat est suffisamment
explicite pour pouvoir estimer un taux de
reproduction moyen, autour de 2 jeunes par poule d'été. Ce
chiffre, qui vient après le 2,28 jeunes par poule de l'année
dernière, va entamer dangereusement le capital d'oiseaux
sur l'ensemble du département.
Je
vous rappelle que nous avions connu également une
prédation anormalement élevée sur cet oiseau durant
l'hiver dernier. En effet, les pluies diluviennes de
l'automne et du début de l'hiver, entrecoupées de
période de froid vif, ont largement affaibli nos
oiseaux, et le mois de neige qui suivit en février/mars a
provoqué une prédation rapace/renard exceptionnelle, réduisant
le cheptel de près de 50% des oiseaux dans de nombreux
territoires.
De
nombreuses voix s'élèvent aujourd'hui pour nous
demander de prendre des mesures draconiennes pour
réduire la pression de chasse de cet oiseau pour la
saison à venir. Malheureusement, notre ministère de
l'écologie nous a gratifiés d'un nouveau système
administratif en nous obligeant à mettre en consultation
publique nos arrêtés préfectoraux. En clair, si nous pouvions
par le passé réagir dans l'urgence à une problématique de
cette ampleur, nous ne sommes plus en mesure de le
faire aujourd'hui. Si dès la fin de nos
échantillonnages, nous présentions au Préfet une
nouvelle proposition "jour de chasse perdrix", la
lourdeur extrême du nouveau système nous amènerait à
obtenir un arrêté signé vers le début du mois
d'octobre. Ridicule !
C'est
pourquoi, je me dois de vous apporter les données
techniques sur la reproduction secteur par secteur,
et vous conseiller d'être extrêmement prudent sur le
choix que vous ferez. Bien que l'Est du Pas de Calais
semble parfois mieux loti que le reste du
département, nous pouvons estimer que l'espèce ne sera pas
chassable sur une grande majorité des territoires. Avec de
pareils résultats, et sans aucune pression de chasse, vous
serez nombreux à découvrir que votre nombre de couples
de perdrix sera irrémédiablement divisé par deux au
printemps prochain.
J'ai
conscience que ce constat catastrophique ne peut que
tenter bon nombre d'entre nous de baisser
définitivement les bras. Cette attitude serait
évidemment la pire chose à faire. Même si nous vivons
des heures très noires pour notre perdrix, nous avons
aussi des perspectives d'avenir qui nous permettent de croire
encore que les tendances peuvent s'inverser. L'expérience
conduite actuellement sur la réimplantation de la souche
naturelle à travers notre centre de sauvetage
fédéral, nous permettra de distribuer des milliers
d'?ufs de perdrix grises naturelles dès le printemps
prochain, et cela à nos adhérents multiservices les
plus mal lotis dans ce domaine.
Personne
ne doit baisser les bras, et je veux vous dire que
votre fédération mettra tous les moyens dont elle
dispose au service de ses chasseurs pour reconstruire
notre patrimoine cynégétique départemental.
Mais
nous ne pourrons repartir de zéro ! Descendre les
chiffres des populations de perdrix grises à moins de
10 couples aux 100 hectares, ne pourrait pas nous
permettre ensuite de les remonter avant de nombreuses
années, même avec l'aide massive de la fédération.
Je
ne vous demande pas systématiquement de ne pas
chasser, mais d'être particulièrement prudent sur vos
prélèvements et surtout de ne pas lâcher d'oiseaux
d'élevage qui viendraient dangereusement polluer
votre souche naturelle.
Il
vous faudra également, et cela plus que jamais,
maintenir une forte pression sur la régulation des
prédateurs, organiser un agrainage massif toute
l'année, et pour finir poursuivre l'aménagement de
votre territoire pour permettre une protection contre
les rapaces ou becs droits, et créer des lieux plus
nutritifs pour vos futurs jeunes perdreaux.
J'espère
que vos choix seront à la hauteur de l'enjeu, je
vous souhaite une bonne saison de chasse.
Amitiés en St. Hubert,
Willy Schraen
Président de la Fédération Départementale des Chasseurs